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Catégorie : Blog

Comment devenir guitariste professionnel? Interview Jean-François Assy

Comment devenir guitariste professionnel?

Jean-François Assy, musicien ayant joué, entre autres, avec Alain Bashung, Daniel Darc, William Sheller, Christophe et Hubert Félix Thiéfaine est passé à la maison le temps d’une interview. Il m’a expliqué comment devenir musicien professionnel et comment il s’est retrouvé à jouer avec toutes ces pointures. Voici la transcription de cet entretien très intéressant :

Olivier JUPRELLE : Qu’est-ce que tu conseillerais à un musicien qui débute et qui veut se lancer comme professionnel?

Jean-François ASSY : Déjà de maîtriser son instrument. C’est le premier truc parce que il y a beaucoup de gens sur le marché qui attendent. Des mecs qui jouent vachement bien en plus !  Après ça il ya aussi un vrai truc de rigueur, du sérieux. Sans être”boring”, tu vois le truc hyper ennuyeux, mais vraiment il faut être sérieux quoi parce que les mecs qui arrivent un peu foufou, “moi je vais tout casser”, parce que je vais révolutionner un machin ouais ça peut marcher mais ça n’a qu’un temps quoi. Les mecs comme ça en général ils passent vite. Si tu veux rester dans le truc il faut être rigoureux parce que c’est là dessus que beaucoup d’artistes comptent aussi en général. C’est pas un secret il y a quand même pas mal d’artistes qui ne sont pas hyper “straight”, qui ne sont pas hyper rigoureux et donc s’ils n’ont pas une équipe autour d’eux un peu solide ça peut vite se barrer en cacahuète.

Olivier JUPRELLE : Alors ça veut dire quoi être rigoureux? Ca veut dire arriver à l’heure aux répétitions? Rentrer directement après le show?

Jean-François ASSY : On peut quand même un peu faire la fête ! Etre sérieux aux répètes, arriver en connaissant les morceaux. Il n’y a pas que ça, il faut amener des choses aussi parce que ne faire qu’écouter un morceau, noter la grille, écouter ce qui se passe, faire une dictée et puis reproduire sur scène le morceau je veux dire il y en a plein qui peuvent le faire. Après c’est plus intéressant aussi de pouvoir dire : tiens, moi j’ai refait ce boulot là mais en plus je peux amener ça est-ce que ça t’intéresse? Si je propose ça, est-ce que ça te va ou pas? Avoir une approche créative et ne pas hésiter à apporter un peu de sa personnalité dans sa transcription. Ne pas être ne pas être vraiment enfermé dans la transcription. Alors tu as des artistes qui diront : “non j’ai mon idée et je veux que ce soit comme ça et pas autrement” et donc à ce moment là tu suis où tu suis pas. Tu peux te barrer aussi, enfin voilà y’a pas de problème mais par contre il y a des artistes qui sont demandeurs de ça. Bashung demandait d’être étonné constamment.

Olivier JUPRELLE : C’est exigeant hein ! Étonnez-moi !

Jean-François ASSY : C’était “étonnez-moi” et en même temps on était les premiers étonnés de bosser avec lui aussi parce que lui aussi parfois avait des idées. On se disait il est fou, ça ne va jamais marcher et puis, au final, en essayant, on se dit “ah oui il sentait bien le truc quand même”! Il fallait être créatif. Un mec comme Christophe aussi aime bien qu’on lui amène des sons. Il est curieux de tout donc il aime bien quand on amène une nouvelle pédale, qu’on lui fait écouter un truc. “Ah ouais j’aime bien, je connais pas ça, c’est cool” !  Si on rentre dans une espèce de routine ça peut vite l’ennuyer quoi. Il faut être rigoureux, être créatif tout le temps. Etre un peu intéressé de tout, écouter un peu ce qui se fait aussi en dehors parce que sinon si tu te mets dans un truc hermétique. Mais tu dis : “ok, moi voilà ce que je peux faire”. Je fais que ça et j’écoute que ça, ça ne marche pas non plus. Il faut rester ouvert quand il y a tellement de trucs qui se font partout maintenant. On a accès à tout aussi donc après faut pas copier mais il faut surtout écouter ce qui se fait, avoir des antennes un peu un peu ouvertes.

Olivier JUPRELLE : Pour se résumer on dirait 1 : il faut bien connaître son instrument.

Jean-François ASSY : Ouais ça je pense quand même oui.

Olivier JUPRELLE : Et moi qui ai déjà eu une expérience aussi de travail de collaboration avec toi, je peux vraiment confirmer que quand Jeff
arrive à une répétition, non seulement il connaît la grille vraiment super bien, et en plus c’est en place ! Le timing est nickel et donc c’est vrai que ça s’est vraiment important pour se lancer là dedans. Je pense que la base c’est vraiment d’être un excellent musicien. Mais comme tu l’as dit ça ne suffit pas.

Jean-François ASSY : En fait le truc c’est… Enfin de connaître le morceau et de pouvoir le reproduire, on va appeler ça la partie technique. Et quand la partie technique est connue alors tu peux parler musique. Mais si tu n’as pas cette partie technique, si tu n’as pas déjà cette base là alors c’est compliqué. Par rapport à la concurrence où tous les autres mecs qui vont se ramener et qui ont un bon niveau. C’est compliqué de passer à autre chose quoi. Moi c’est mon père, qui est violoniste classique, c’est lui qui m’a appris beaucoup de choses et quand j’étais gamin. Il me disait : apprend d’abord la base technique parce qu’après on parle musique et la musique et la technique, l’un ne va pas sans l’autre mais c’est pas forcément exactement la même chose non plus. Il y a des gens qui sont techniquement balèzes mais qui musicalement n’ont rien à dire et donc c’est moins intéressant. Donc il faut pas que ça, il faut la base technique ensuite après tu disais la rigueur quand même, le sérieux de la répétition. Qui fait partie à mon avis de la base technique. Le fait d’être à l’heure aux répètes, savoir gérer ton planning aussi quand tu es appelé par différents artistes.

Olivier JUPRELLE : J’imagine qu’il y a des moments il y a des dates qui arrivent sur le même jour,

Jean-François ASSY : Il y a parfois des dates qui clashent. Là il faut être sérieux aussi par rapport aux gens qui t’ont engagé, etc. Tu ne peux pas être à deux endroits au même moment, donc il faut avoir un agenda quand même assez clair.

Olivier JUPRELLE : Ensuite être créatif, c’est-à-dire ne pas avoir peur de venir avec sa personnalité quand même, donner des idées. Après, rester quand même au courant de ce qui se fait parce que c’est vrai que toi tu travailles beaucoup finalement dans le secteur chanson française. Tu ne fais pas que ça mais la majorité des artistes de haut niveau qui t’appellent sont souvent dans cette sphère de “chansons française”.

Jean-François ASSY : Il y a tout l’international aussi. Tu as a tout ce qui se fait aux Etats-Unis, en Angleterre… Moi je bosse beaucoup en Flandre.

Olivier JUPRELLE : Oui c’est vrai que tu fais ça aussi !

Jean-François ASSY : L’autre partie de la Belgique, au niveau mentalité et culture musicale, ça n’a rien à voir avec notre culture à nous. C’est con mais c’est comme ça.

Olivier JUPRELLE : Ce que je voulais dire par là c’est qu’on t’appelle  pour tout ce qu on a énuméré avant mais aussi parce que tu as tes antennes dans la chanson française et que tu proposes des choses qui sont en raccord, qui sont alignées avec cet univers chanson française.

Jean-François ASSY : Ça reste ma culture!

Olivier JUPRELLE : Tu ne vas pas proposer des lignes ska sur un morceau de chanson française. Ou en tous cas tu l’adapteras de manière à ce que ce soit chouette. Donc moi je suis vraiment d’accord avec ce que tu dis le fait de garder des antennes et de rester connecté à ce que tu fais comme musique et à ce que d’autres proposent.

Jean-François ASSY : Voilà ça fait partie aussi du tout quoi! Ça c’est comme tout. Je pense que le mec qui fait de l’informatique, s’il ne s’intéresse pas aux dernières nouveautés qui sortent, il est vite largué. En musique c’est pareil.

Olivier JUPRELLE : Comment tu as fait pour finalement te retrouver sur ces projets-là, être engagé par ses pointures?

Jean-François ASSY : Ça s’est vraiment c’est au fil des rencontres. Moi j’ai fait le conservatoire classique au violoncelle et donc j’étais plutôt destiné à faire un parcours vraiment très classique. Quand j’ai au 16/17 ans j’ai voulu vraiment sortir de ça parce que je n’en pouvais plus. Je sentais que c’était pas ça qui me correspondait vraiment à fond. Donc j’ai commencé vers 16/17 ans à jouer un peu dans des petits groupes à gauche à droite en sachant que c’était vraiment ça que j’avais envie de faire. Mais bon c’est pas pour ça qu’on y arrive forcément. Et puis moi c’est au fil des rencontres… J’étais très pote avec un ami violoniste qui un jour m’a appelé pour faire William Sheller. Donc là évidemment pour moi c’était la première grosse tournée importante qui sortait évidemment du milieu de la musique classique. Donc j’ai dit oui tout de suite et puis après William Sheller, très vite, j’ai rencontré un autre mec qui s’occupait e Yann Tiersen. Et hop j’ai été engagé avec Yann Thiersen. Et puis j’ai entendu parler que Alain Bashung organisait des auditions pour sa tournée retour, la tournée des grands espaces. Donc j’ai été passer l’audition. J’ai été pris. Après tu rentres dans un milieu, on parle de toi dans ce milieu, ton nom commence à être connu. Via Bashung j’ai rencontré Christophe. Quand il a pensé que ce serait bien qu’il y ait un violoncelle sur scène à côté de lui il a pensé à moi directement. C’est vraiment des rencontres et puis il y a des fois ça se fait des fois ça se fait pas!

Olivier JUPRELLE : C’est donc à la fois le réseau quelque part, le fait de quand même être dans le milieu et de faire des rencontres. Commencer avec un premier projet qui va t’amener à rencontrer d’autres personnes sur un autre projet et puis après le jour où tu fais l’audition pour Alain Bashung, il faut assurer. Donc il faut les deux! De nouveau, il faut la technique et après le réseau mais si tu as que la technique finalement tu va pas refaire de rencontres parce que ça se passe aussi là, ça se passe au bar, tu discutes avec le mec.

Jean-François ASSY : C’est sûr qu’il y a une connexion. Il y a un côté public relation. On ne peut pas être complètement fou fou dans tous les sens. Tu ne peux pas non plus être autiste. Il faut il faut quand même rester ouvert, il faut discuter avec les gens. Puis il y a des gens avec qui ça l’fait puis d’autres avec qui ça passe moins bien. C’est pas grave hein ! Je me souviens, après Bashung, j’avais été faire 2-3 heures chez le chanteur Raphaël. On a passé un très chouette moment. On a fait de la musique ensemble, très cool. Et puis une semaine après il m’a rappelé. Il m’a dit : “ouais mais je crois que finalement ma tournée je vais la faire tout seul”. Pas de problème! On a essayé, c’était cool, on s’est très bien entendu on n’est pas fâché du tout mais ça s’est pas fait. Peut-être une autre fois, peut-être jamais, voilà c’est la vie!

Olivier JUPRELLE : Merci Jeff ! A bientôt. Ciao !

Voici la vidéo de ce très chouette entretien avec un grand musicien :

Club Med Artiste : les choses que j’aurais aimé savoir avant mon départ

Mon expérience au Club Med Artiste a commencé il y a quelques semaines lorsque j’ai reçu un mail d’une personne qui avait vu mes vidéos de reprises sur internet: “Ça vous intéresserait de partir une semaine au Club Med de Val Thorens en tant que guitariste? Il faut jouer tous les soirs un répertoire plutôt en anglais et le reste de la journée est libre. Tout est compris ; logement, boissons, nourriture. Il faut compter 100 euros pour le forfait ski (au lieu de 240 euros pour le public) et les frais pour aller jusque là”.

Mes souvenirs du club med remontent à mon enfance, lorsque mes parents nous emmenaient avec mon frère pour une semaine à la montagne en été ou en hiver. Et puis arrivent les images des Bronzés font du ski ! Le Club Med a-t-il évolué depuis? Je vais voir sur internet à quoi ressemble le Club Med de Val Thorens. Nouveau bâtiment à la déco très moderne qui ne me parle pas plus que ça. Je me renseigne ensuite autour de moi. Mon kiné m’explique que c’est surtout un club pour faire la fête. Les gens viennent pour skier mais aussi pour faire des rencontres et participer aux soirées organisées le soir. Les enfants ne sont d’ailleurs pas admis. Encore un truc qui ne m’attire plus. Mais j’adore le ski, les musiciens de l’équipe ont l’air sympas et j’ai vraiment besoin de changer d’air. J’en parle donc à ma femme, très compréhensive malgré le fait que cela signifie pour elle de s’occuper de nous deux enfants en bas âge pendant une semaine et de laisser son homme partir dans un club de fêtards. Elle accepte quand même. Elle sait que j’ai besoin de me changer les idées.

Second paramètre important : je n’ai aucune expérience dans un groupe de reprises. Je demande donc de m’envoyer le répertoire à connaître, histoire de voir si cela va me demander beaucoup de préparation. Les concerts sont destinés à un public international qui vient pour s’amuser, inutile de dire qu’il n’y a pas beaucoup de reprises de Georges Brassens dans la liste. Beaucoup de chansons que je ne connais même pas, en anglais pour 90%… Aie, aie, aie. Le sort s’acharne ! Je vais devoir préparer tout ça. J’appelle le guitariste du groupe. On décide ensemble de se répartir les chansons de la manière suivante : lui s’occupe des chansons à la guitare électrique (AC/DC, Dire Straits, Chic, etc.) et moi des chansons à la guitare acoustique (Clapton, Beatles, More than words, Hotel California, …). 40 chansons à apprendre et surtout une véritable motivation : il faudra les jouer sur scène ! Comme dit l’adage ; il y a une grande leçon de musique dans chaque chanson. Ça vaut la peine de s’y atteler. Je décide donc d’accepter et je confirme ma présence.

Nous voilà quelques semaines plus tard, avec ma valise et ma guitare à Dinant, lieu du départ. J’ai quitté la maison à 6h, embrassé femme et enfants avant de m’enfoncer dans une Belgique enneigée comme cela arrive très peu. On m’attend avec les croissants et un café, le temps d’échanger quelques mots et de faire connaissance, de préparer les sandwiches, de charger les valises et de partir. C’est la tempête de neige en Belgique. Heureusement nous sommes équipé de pneu neige et d’un 4X4. On roule à 70km/h depuis plus d’une heure lorsqu’on croise le premier accident, aux environs d’Arlon. La neige tombe de plus en plus. La radio annonce d’autres accidents. Je partage la voiture avec avec le saxophoniste du groupe et j’en profite pour faire connaissance. Il vient à Val Thorens depuis 10 ans, plusieurs fois par an. Il me parle du club : “Ca s’est calmé. Il y a 10 ans c’était l’orgie, ça allait trop loin. Maintenant c’est toujours la fête mais ils ferment le bar à un moment et tout le monde sort alors dans le centre de Val Tox (le petit nom que les habitués donnent à la station)”. Il me parle de la clientèle plutôt aisée ; russes, brésiliens, australiens, chinois et américains qui viennent avec les frères et les cousins. Ils paient chacun 1850 euros pour leur semaine et plus encore pour ceux qui prennent des suites. Il me parle aussi des semaines blanches (lorsqu’il neige toute la semaine). Il faut alors jouer plus souvent pour les clients qui restent au village.

La route continue, elle est dangereuse. Les rafales de vent, les autoroutes françaises deux bandes non éclairées, la pluie verglaçante. On arrive enfin en bas du col de 35 km. La gendarmerie vérifie que nous sommes bien équipés en pneu neige ou avec des chaînes. La montée commence mais nous sommes arrêtés à mi-chemin parce qu’ils déclenchent une avalanche pour sécuriser la route : une heure d’attente dans la voiture. En redémarrant on se rend compte qu’il n’y a presque plus d’essence. Nous sommes aux Menuires, il reste 9km et l’ordinateur de bord nous annonce 4 km d’autonomie, 3, 2, 1  et puis plus rien! Nous arriverons heureusement tout juste à la pompe de Val Thorens. L’aventure aura continué jusqu’au bout. Les sports d’hiver, ça se mérite !

Les G.O. (gentils organisateurs) nous accueillent avec un grand sourire et nous aident à décharger notre matériel. Nos chambres artistes ne sont pas encore nettoyées et nous pourrions dormir la première nuit dans une chambre normalement réservée aux clients. Une lueur d’espoir s’installe : nous passerons peut-être la semaine là, vu que le club n’est pas complet. En attendant d’avoir la confirmation nous montons déjà les instruments dans le bar principal situé au 4ème étage car, seconde nouvelle, le chef de village aimerait que nous jouions dès ce soir ! Ouch. Voilà 14 heures que je suis en route, je n’ai pas encore mangé et je vais devoir assurer un concert de 90 minutes, dans un nouveau répertoire et avec des musiciens que je ne connais même pas. Quelle journée ! Je fais très vite la connaissance des autres musiciens venus de Liège : un jeune mec à la batterie, son père à la basse et l’autre guitariste. Nous filons au resto enfiler un truc avant de monter les instruments sur scène. La setlist est rapidement rédigée. Le baptême du feu va pouvoir commencer!

On m’avait dit qu’il y avait des amplis sur place mais il n’y en a pas. L’ingé son, plus DJ qu’ingé son d’ailleurs, me  propose de rentrer directement dans la table via une DI Box. Je lui demande de faire quelques réglages : moins d’aigus, un peu plus de hauts medium et moins de basse. Ce n’est pas son truc apparemment ! Mon son n’est pas terrible, encore moins quand je passe en distorsion. Le volume est difficile à gérer entre les rythmiques en strumming et les solos. Avec un ampli les choses auraient été plus simples ! Le temps presse et nous voilà déjà occupés à jouer le premier morceau. Moi qui suis habitué à répéter mes concerts j’éprouve un peu de mal à passer d’une chanson à l’autre, même en lisant mes partitions. De l’autre côté de la scène le bassiste joue sans partitions. Quoi? Il enchaîne les chansons, les parties sans se tromper, tout ça par cœur ! Je n’en reviens pas. Je regarde bien s’il n’y a pas de copions. Rien ! Il m’expliquera ensuite connaitre des centaines de chansons par cœur. Le groupe assure, tout le monde est habitué à l’exercice et connait très bien le répertoire. Je suis impressionné et je sens que je vais devoir m’accrocher. C’est va être plus compliqué que ce que je ne pensais ! Je terminerai le set sur les genoux et j’irai directement dormir comme ça, sans récupérer ma valise dans la voiture garée dans un parking assez loin pour ma première nuit en altitude, souvent la moins bonne.

La matinée du lendemain sera consacrée à la signature du contrat avec le Club Med (le bureau des ressources humaines n’est ouvert qu’à partir de 11h et sans contrat pas de ski pass), l’achat du ski pass (100 euros) et la location de mon snowboard et des chaussures (inclus). Nous jouons à 19h ce soir. Installation et choix des chansons que nous allons jouer vers 18h. Il me reste une bonne partie de l’après-midi pour aller skier. Le temps de manger et de rassembler nos vêtements de ski et nous voilà sur les pistes pour les premières sensations. Il neige beaucoup, le ciel est couvert, j’en profite pour me remettre dans le bain et retrouver mes réflexes en descendant la même piste bleu. Ça fait 10 ans que je n’ai plus skié mais le snowboard c’est comme le vélo ; ça revient vite. A ce moment-là je ne sais pas encore que j’aurai la chance de suivre d’autres musiciens qui connaissent le domaine des 3 vallées par cœur, skient comme des brutes et m’emmèneront hors des pistes, dans une poudreuse à peine tracée sous un ciel bleu et ensoleillé. Ces moments seront magiques, un bonheur pur, des sensations fortes qui me permettront de ne plus penser à rien, de me changer les idées pour de vrai ! Mais là, pour le moment, j’essaie d’éviter les fautes de quart et les chutes. Ma première descente de piste bleu me fait carrément peur !

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Quel plaisir de skier dans le domaine des 3 vallées !

La semaine continuera sous ce rythme : quelques heures de ski lorsque le temps le permet et un concert le soir à 19h puis un petit verre aux soirées du club avant d’aller dormir. Jeudi on me demande de jouer seul à la guitare dans l’espace lounge : l’Epicurious. On peut s’asseoir tranquillement, boire un bon verre ou même manger à la carte. Musique d’ambiance jazzy et personnel attentif : c’est mon endroit préféré dans le village. Le set acoustique sera un mélange de quelques reprises avec mon répertoire original. Une guitare et une voix. Ce genre d’exercice me convient parfaitement. Je propose à la chanteuse du groupe de participer. Elle accepte avec plaisir et nous prenons 30 minutes pour choisir les chansons que nous allons interpréter, ce que je n’avais pas encore eu l’occasion de faire jusqu’ici. C’est chouette de pouvoir privilégier les chansons qu’on aime. Il faut jouer une heure que je réparti de la manière suivante : 25 minutes de matériel original et 35 minutes de reprises. On va chanter en français même si le gérant de l’espace insiste sur la présence d’un public international qui ne connait pas la chanson française et m’encourage à ajouter des chansons en anglais. Comme je suis professionnel je rajoute More than words et English man in New York dans la setlist.

Il neige. J’en profite pour récupérer mon retard professionnel. Installé avec mon ordinateur portable à une table, la serveuse me propose un cocktail sans alcool : jus de craberry, d’ananas, de banane et d’orange mélangés. J’ai demandé un accès premium au WIFI mais la connexion est tout de même mauvaise : 1,7 m/s avec le vent dans le dos. Cet accès premium, comme d’autres choses, est payant. Le Club Med est contrôlé par Fosun, son actionnaire chinois principal, depuis quelques années. On sent que la rentabilité fait partie de leur nouvelle stratégie et beaucoup de privilèges accordés aux musiciens ont disparus. Le forfait ski, gratuit pour les musiciens il y a encore quelques années est désormais payant. Le tarif reste préférentiel ; 100 euros la semaine au lieu de 240 euros. Les boissons au bar sont également payantes. Nous avons réussi à négocier cela avec le chef de village, très compréhensif, qui nous a accordé les boissons gratuites mais c’est une exception : normalement il faut payer pour les boissons en-dehors des repas. Les musiciens ne sont plus logés dans le village mais dans un bâtiment extérieur. Une navette passe trois fois par heure. Ce n’est pas du tout pratique. Lorsqu’on va skier, il faut ensuite retourner à Val Roc prendre une douche et se changer pour jouer le soir, quand ce n’est pas à 16h30. On perd beaucoup de temps à faire ces aller/retours. Et le soir il n’y a plus de navettes, il faut rentrer à pied, souvent sous la tempête de neige. Les musiciens que j’accompagne et qui sont habitués au Club Med m’expliquent que les privilèges artistes diminuent un peu plus chaque année.

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Sur la scène de l’espace “lounge” du Club Med de Val Thorens

A 22h je monte sur scène pour démarrer le concert. Mis à part mes camarades musiciens qui sont venus écouter par sympathie, il n’y a pas grand monde dans la salle. Le chef de village a eu la bonne idée de programmer le spectacle des G.O. en même temps dans la grande salle du 4ème étage. Je démarre tout de même avec quelques compositions originales : J’ai horreur des voyages, Le goût de toi, et Le bruit et la fureur. J’enchaîne ensuite avec une reprise acoustique un peu décalée des Démons de minuit d’Images. La chanteuse me rejoint sur scène pour une reprise de Johnny Hallyday : Ma gueule, une de mes chansons préférées de l’artiste. Nos deux voix fonctionnent bien et j’apprécie vraiment cette formule acoustique pendant laquelle je peux proposer un accompagnement à la guitare un peu plus sophistiqué. Le set se prolonge avec Foule Sentimentale d’Alain Souchon, Message personnel de Françoise Hardy, Un homme heureux de Sheller. J’invite ensuite le bassiste du groupe à venir chanter quelques chansons de son répertoire et je clôture avec ma reprise en fingerstyle de Benjamin Biolay : La superbe. C’est à ce moment qu’un groupe d’anglais me demandent : “One more” ! Ça me fait plaisir 🙂 J’enchaîne avec Une fille m’a dit. Les anglais, très sympas, me font un beau compliment : “great song, great voice ! ” (belle voix, belle composition). Et me demandent comment l’histoire de la chanson se termine. Je laisse ma réponse en suspens. J’avais pris quelques disques pour les vendre après les concerts mais je comprends que ce n’est pas l’idée au Club Med, dans une formule “all inclusive”.

Vendredi nous jouons à 16h30 et à 19h dans la grande salle. Un set d’une heure à chaque fois. La neige continue à tomber et je n’ai pas vraiment envie d’aller skier dans ces conditions. Me revoilà dans l’espace lounge avec mon ordi à avancer sur l’écriture de cet article. Une éclaircie fait soudainement son apparition. C’est l’avant dernier jour et je veux skier. Avec le saxophoniste nous décidons de foncer à l’appartement enfiler nos vêtements de ski. Nous n’aurons jamais été aussi rapide pour monter sur un télésiège. Le ciel restera bleu une petite heure mais nous en profiterons à fond avant de rentrer à Val Roc pour nous changer en vue du concert du soir. Réunion à 18h pour choisir les chansons. On se permet de reprendre certains titres joués en début de semaine. On sent que le groupe joue tous les soirs, l’ambiance est très bonne et ça envoie ! Le guitariste propose d’optimiser l’éclairage pour une formule “concert”. C’est vrai que pour le moment on se croirait dans un hôpital. Les lumières LED sont froides et il y a du niveau partout. L’ambiance change instantanément : nous aurions dû y penser plus tôt! Ce sera notre meilleure performance. Les G.M. applaudissent, l’ambiance est au rendez-vous et tout le monde s’éclate sur scène. Ce concert restera un très bon souvenir.

Regard par la fenêtre au réveil le lendemain matin : le beau temps n’est toujours pas au rendez-vous. Pas de chance décidément. J’espère une amélioration dans l’après-midi. Elle n’arrivera pas et je finirai par me retrouver tout seul sur la piste des deux lacs ! Nous jouons à 19h aujourd’hui. Ce sera le dernier set de la semaine. Je monte sur scène avec l’envie d’en profiter un maximum et déjà une forme de nostalgie. Le temps passe vite et le concert se termine avec “Allumer le feu” de Johnny Hallyday. Le claviériste et moi ne connaissons pas le morceau. Nous regardons attentivement le bassiste qui nous dicte les accords tout en jouant : “Fa, mi, ré…”. Après une semaine à faire ça je commence à avoir l’habitude et un tour plus tard j’ai le morceau dans les doigts. Ça envoie bien, on s’amuse sur scène et le public y est réceptif.

Lever dimanche à 7h pour embarquer les valises dans les voitures. Nous filons ensuite au petit-déjeuner. La météo s’annonce très bonne avec un beau grand ciel bleu. Un peu frustrant de voir ça le matin du départ ! Il y a d’ailleurs déjà beaucoup de monde en tenue de ski qui prend des forces avant d’aller sur les pistes. Bande de veinards ! Je croise un anglais chevelu qui me demande de quelle année est ma guitare, m’explique qu’il joue plutôt sur une électrique. J’enfile mon “english breakfast” et prépare un sandwich pour la route et nous quittons Val Thorens à 8h30. En bas du col le GPS nous fera passer par le Lac D’Annecy et les routes départementales. Pas idéal pour le confort de conduite mais une économie de 100 km en essence et moins de péages. Nous arriverons à 18h au lieu de rendez-vous. Je récupère ma voiture et roule en direction de la maison ou ma petite famille m’attend, des souvenirs plein la tête et l’envie de leur raconter tout cela en les serrant très fort dans mes bras.

Quelques conseils avant de partir :

En préparant les valises pensez à bien séparer ce qui est musique du reste. Comme les chambres ne sont pas sur place et que vous êtes susceptible e jouer le premier soir, rassembler tout le matériel musique dans un sac à part. Vous pourrez laisser votre valise à l’appart et apporter le reste au village.

Je vous conseille aussi de préparer les chansons dans leur entièreté. C’est-à-dire de bien connaître les différentes parties, de savoir les enchaîner et de ne surtout pas compter sur une répète. Une fois sur place, il n’y a pas le temps pour répéter. La setlist est déterminée une petite heure avant de monter sur scène et il faut savoir jouer les morceaux directement. Lancer les intros, avec les bons tempos, de manière créative, avec un bon son. Vous devrez être prêt à improviser un beau solo sur les grilles, avec les variations, à n’importe quel moment. Ce n’est pas évident. Le mieux c’est de connaître les chansons par cœur.

C’est important d’apprécier le répertoire qui va être joué. C’est la raison pour laquelle j’ai particulièrement apprécié mon concert du jeudi dans l’espace Lounge. J’ai pu jouer un répertoire en français que je connais bien, que j’apprécie et qui correspond à mon jeu de guitare actuel. Dans la formule full band c’est d’ailleurs dans les moments acoustiques (Layla, Caravane, Hallelujah, etc.) que je parvenais à m’exprimer le mieux.

Il faut vraiment aimer jouer des reprises. Il n’y a pas beaucoup de place pour un répertoire original. Je remercie Fred de m’avoir donné la possibilité de jouer mes chansons sur scène mais ce n’est pas toujours comme ça et la plupart du temps vous jouerez des reprises qui plaisent à un public international. Des “cocottes” comme on dit dans le jargon.

Pour le Club Med en hiver, c’est vraiment important d’aimer skier. A part des promenades en raquettes, vous n’aurez pas grand chose d’autre à faire de vos journées.

J’en ai parlé plus haut mais je le répète : il faut savoir improviser des solos sur toutes les grilles. Et sans fausses notes, le public vous écoute en direct et vos amis musiciens aussi.  J’ai donc beaucoup utilisé la gamme pentatonique dont je parle dans cet article !

Il ne faut pas compter sur l’ingé son qui sera sur place et donc avoir une autonomie en prenant un ampli.

Il faut aimer la vie en groupe et les rencontres avec d’autres musiciens. J’ai eu la chance de me retrouver dans un super groupe, avec des musiciens très sympas. Ils m’ont tous appris plein de choses en les écoutant jouer mais aussi lors de nos nombreuses discussions. Vous passerez beaucoup de temps avec les musiciens du groupe. Mieux vaut bien tomber.

Pour résumer :

Les +++

  • Le ski aux 3 vallées qui est le plus beau domaine skiable du monde !
  • La formule all inclusive avec des buffets très sympas et variés. On ne pense plus à rien et cela fait partie de l’expérience “déconnexion”.
  • En jouant tous les soirs un concert de 90 minutes pendant une semaine on apprend beaucoup de choses.

Les  —

  • Les frais supplémentaires : le voyage A/R, le forfait de ski, l’accès WIFI premium (30 euros la semaine), les boissons payantes, le saune/hamman payant.
  • Le logement à l’extérieur du village.
  • Le manque d’ingé son compétent (je n’ai peut-être pas eu de chance cette semaine là), de matériel pro (table de mixage correcte, compresseur, EQ, reverb) et d’ampli guitare sur place.
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La table de mixage de l’espace lounge du Club Med de Val Thorens

Voilà mon retour d’expérience en tant que guitariste au club med. Avez-vous déjà eu l’occasion de jouer au club ou dans le même genre de configuration, cela vous tenterait-il d’essayer? Dites-moi dans les commentaires ce que vous pensez de tout ça, je vous lirai et y répondrai avec plaisir !

J’en ai profité pour réaliser un petit vlog qui reflète l’ambiance de cette semaine en vidéo :

Mes 10 chansons préférées : résumé du carnaval d’articles

Il y a quelques semaines j’ai proposé à des amis blogueurs de dévoiler la liste de leurs 10 chansons préférées ! Une manière de mieux les connaître à travers leurs goûts musicaux et leur rapport à la musique mais aussi de découvrir de nouvelles chansons exceptionnelles. Je me suis engagé à réaliser un tuto pour vous apprendre à jouer les chansons qui renvieraient le plus souvent.

J’ai moi-même rédigé une liste reprenant mes 10 chansons préférées que vous pouvez consulter en cliquant ici.

Voici maintenant le résumé du travail de tous mes amis blogueurs sur ce carnaval d’articles (dans l’ordre dans lequel je les ai reçus) :

Je connaissais déjà très bien les goûts musicaux de Sophie. Normal c’est ma chérie ! Elle est passionnée par les chaussures et son blog est truffé de conseils en style. Dans son article Sophie nous explique que la musique a toujours fait partie de sa vie, que ça lui donne l’occasion de s’évader, de penser à autre chose, de prendre du temps pour elle. Elle aime les chansons en français et les artistes comme Zazie (j’ai marqué des points le jour où j’ai obtenu des laisser-passer pour qu’elle puisse la rencontrer), Chris Isaak et Benjamin Biolay. Chaque chanson est accompagnée d’une anecdote croustillante, comme lorsqu’elle nous raconte les 5 jours les plus drôles de sa vie. Sophie semble avoir un penchant pour les chanteurs de charme aux voix graves, je ne peux qu’acquiescer !

Andree aime le rock joyeux et l’anglais facile à comprendre et ça se ressent dans sa sélection! The Who, Led Zeppelin et Queen ; pour Andree la musique est un médicament qui permet de ne pas se dégonfler quand, par exemple, on décide de quitter quelqu’un. Elle adoucit les mœurs également. On retrouve tout de même deux chansons en français dans sa sélection ; une première de Jacques Brel et une autre d’Aznavour qu’Andree adore chanter quand la peur de chanter faux s’envole un peu ivre !

Les goûts de Caroline sont très variés, de la musique traditionnelle bretonne à Eminem (plus pour la musique que pour le personnage) en passant par les instrumentaux de Flute peule (belle découverte pour moi). J’ai aussi appris que Caroline avait travaillé dans le bâtiment, ce qui est plutôt rare pour une femme ! Son blog vaut le détour si vous désirez apprendre à jouer du piano. Les cours sont classés par niveau. Avec des vidéos très claires sur sa chaîne YouTube vous pourrez apprendre à jouer les chanson de Louane, Pirate des Caraïbes ou La reine des neiges.

Johann Berby, en plus d’être quelqu’un de très sympathique (son rire est communicatif), est un excellent bassiste qui a notamment accompagné Trilok Gurtu en tournée. Johann aime la musique qui “groove like a pig”! On apprend à travers sa sélection qu’il pense comme un danseur quand il joue de la basse, qu’il a vécu au Canada et qu’il a appris à chanter en écoutant Richard Bona. Certaines chansons l’ont aidé à remonter la pente dans les moments difficiles et d’autres lui donnent la pêche! La moitié de sa sélection m’était totalement inconnue. Il m’a fait découvrir de très belles chansons. Pour progresser rapidement à la basse, bien choisir votre ampli ou éviter les problèmes de dos, rendez-vous sur le blog de Johann. C’est une mine de bons conseils !

Isaac est un super guitariste spécialisé dans le style sebene (mélange de kwasa kwasa et rumba congolaise). Il faut aller voir ses vidéos sur YouTube. Il est très relax avec sa voix grave et ses conseils sont précis. Au moment de rédiger sa sélection, Isaac nous explique s’être senti surpassé par les bons souvenirs musicaux accumulés depuis son enfance. Il nous propose donc une sélection de 10 chansons de référence qui ont été des piliers d’influence. On y retrouve des gospel songs, des chansons americano-latines et de l’old school années 70. Isaac préfère la simplicité, le travail en binôme et nous invite à découvrir la culture du Congo par la musique. Il explique également avoir galéré en apprenant la guitare.On a du mal à l’imaginer lorsqu’on l’entend jouer aujourd’hui !

Karim nous propose 10 chansons pour apprendre l’espagnol en s’amusant. Ecouter des chansons permet d’améliorer votre compréhension orale de la langue. Porque te vas vous permettra par exemple de travailler les conjugaisons, Bailando de réviser votre présent de l’indicatif ou Clanestino de lancer un sujet sur l’immigration clandestine. Les tubes de l’été sont aussi de la partie. Ça permet à Karim de se détendre après une grosse session de travail !

Loup est coach en séduction et il écoute de la musique avant de sortir en soirée, dans le métro avec son téléphone et ses écouteurs. La musique l’aide à se concentrer sur ses envies et ses rêves, à diminuer sa peur d’aborder de jolies femmes et à retrouver de l’énergie après un “non”. Il aborde les inconnues en étant prêt à mourir comme un samouraï, se demande régulièrement ce que James Bond aurait fait à sa place et rejoint Leonard Cohen sur le fait qu’on ne fait pas revenir une femme en la suppliant à genoux. Certaines chansons l’aident à décompresser de temps en temps.

J’espère que ce carnaval d’articles vous aura permis de découvrir des blogueurs talentueux, de nouvelles chansons et de belles anecdotes. J’ai pris beaucoup de plaisir à organiser cet événement inter-blogueurs! La musique est universelle et chacun a sa manière et ses raisons de l’écouter. Certains écouterons de la musique triste quand ils n’ont pas le moral. Ils se sentiront moins seuls, auront le sentiment de pouvoir partager leur douleur alors que d’autres écouteront une chansons entraînante. C’est la magie de la musique, qui reste inexplicable. Tant mieux ! Merci à tous ceux qui ont participé d’avoir pris le temps de mettre des mots sur leurs expériences musicales. Je vous connais un petit peu mieux maintenant.

Mes 10 chansons préférées

Il y a quelques jours j’ai lancé un événement en proposant aux blogueurs que j’apprécie de lister leurs 10 chansons préférées et d’expliquer pourquoi ils les aiment tant ! Nous écoutons tous de la musique et c’est toujours intéressant de découvrir les goûts des autres : “dis-moi ce que tu écoutes et je te dirai qui tu es” ! L’exercice n’est pourtant pas simple et ma liste d’aujourd’hui ne sera pas la même que celle de demain. J’ai essayé de ne pas trop réfléchir et de lister rapidement et spontanément les 10 chansons qui me venaient en tête et que j’aime vraiment. Celles qui me font sincèrement de l’effet. J’ai mis de côté le jazz pour me concentrer sur le format chanson. Les voici !

1. Qu’est-ce que ça peut faire – Benjamin Biolay

Plusieurs personnes m’ont encouragé à me lancer comme chanteur mais celui qui m’a vraiment donné envie de le faire c’est Benjamin Biolay. Je me suis calmé aujourd’hui mais à l’époque je connaissais tout son répertoire quasiment par cœur. C’était au temps de ses premiers disques que je trouve bien meilleurs que les derniers. Il a pourtant beaucoup plus de succès aujourd’hui. Je l’avais vu aux Francofolies de Spa en 2008. Il n’y avait pas grand monde. Comme quoi, il faut savoir persévérer! J’ai eu la chance de travailler avec Erwin Autrique (ingé son) et Nicolas Fizstman (bassiste) aux studios ICP à Bruxelles. Ils travaillent tous les deux depuis des années avec Benjamin Biolay. Il m’arrivait de le croiser au Bar du Marché à Ixelles, lorsqu’il venait se changer les idées (draguer?) pendant ses sessions d’enregistrement à Bruxelles. C’était juste avant le disque “La Superbe”. Il ramait. C’est marrant de se dire qu’à ce moment-là il n’imaginait pas encore que ça allait être un très grand succès.

Qu’est-ce que ça peut faire démarre par un slide à la basse que l’on retrouve tout le long et qui donne cette sonorité particulière à la chanson (bravo à Nicolas Fiszman). La grille d’accord est très simple, une partie instrumentale aux sonorités d’un western spaghetti et un pont. Une petite modulation à la fin. Rien de bien compliqué. Et pourtant la magie opère. C’est une chanson entraînante qui me donne la pêche et me rassure. “Au bout de la route il n’y a qu’un désert” me convainc que rien n’est grave, idéal pour aller mieux !

2. Laisse aboyer les chiens – Benjamin Biolay

Un autre thème, qui rejoint le premier, et qui m’a aidé lorsque j’ai dû encaisser les premières critiques. Avec la maturité les critiques me touchent moins. Ce n’est jamais agréable mais je comprends que l’on n’aime pas mon univers. C’est normal, sain et équilibré. Je me méfie des artistes soi-disant aimés de tous. Tant que je reste dans une proportion 1/3 de gens qui aiment, 1/3 de gens qui s’en foutent et 1/3 de gens qui n’aiment pas, je ne m’inquiète plus ! Et je dois bien avouer que j’adorais écouter Biolay à ses débuts, à l’époque où tout le monde crachait dessus. Cela me rassurait ! Parce que j’ai et je suis toujours fort critiqué dans ma démarche artistique. Le milieu professionnel ne m’a jamais fait de cadeau. C’est encore le cas aujourd’hui. Je suis un batard de la chanson française, non reconnu par le milieu, un artiste qui s’est construit sans réseau, sans soutien des pros de la profession. Je n’ai jamais été le chouchou des programmateurs, des décideurs. C’était même plutôt le contraire. Aucune maison de disque ne voulait de moi. C’est grâce à internet que j’ai réussi à financer mon disque. J’ai produis moi-même mes premiers concerts. Monté mes premières tournées. Tout cela m’a permis de développer une véritable autonomie, en-dehors des medias, des réseaux professionnels et ça m’a surtout donné une grande liberté artistique.

Laisse aboyer les chiens c’est ça. On s’en fout de ce que les gens pensent. Il faut faire les choses pour soi, dans une démarche authentique, par amour et par passion pour la musique. Laisser les critiques critiquer. “Haters are loosers” disent les américains. Les personnes les plus critiques n’ont jamais produit de contenu. Quand on écrit des textes, qu’on compose de la musique, on sait à quel point c’est compliqué, qu’il s’agit à chaque fois d’un petit miracle et à quel point on peut se tromper. Ce n’est pas grave. Il faudrait décerner un prix annuel à l’artiste qui s’est le plus planté. Parce que ça veut dire qu’il a essayé des choses. On nous attend tellement au tournant aujourd’hui que l’on n’ose plus rien essayer. C’est dommage. Laissez aboyer les chiens.

Ce texte se marie magnifiquement avec cette ascension musicale progressive, ponctuée par les magnifiques relances à la basse de Nicolas Fizsman (encore lui). Le côté bricolé de la chanson me touche particulièrement. Il y a quelques petites imperfections qui donnent plein de charme au tout. J’aimerais que Benjamin Biolay nous en écrive d’autres comme ça !

3. End of the affair – Ben Howard

C’est un élève qui m’a fait découvrir Ben Howard (Alex, si tu me lis Smile). J’ai beaucoup écouté son album “I Forget Where We Were“ lors de sa sortie. C’était à l’époque où je passais mon permis moto (avec deux enfants il était temps que je roule enfin avec un permis). Ben Howard a un solide jeu de guitare mais il n’en fait pas trop dans ses chansons. Il ne tombe pas dans le piège de la démonstration. L’intro est un peu longuette mais toute la seconde partie de la chanson est complètement dingue. Aujourd’hui j’écoute ça à fond la caisse dans ma voiture en rentrant des entraînements de boxe. Les tenues vocales, la progression, la basse qui se fait attendre, les pêches, le solo guitare, l’arrêt et la reprise : tout est magistral et me transporte. Je ne pense plus à rien.

4. Irons-nous voir Ostende – Jeronimo

Un soir, dans ma voiture, arrêté au feu rouge du pont du germoir à Bruxelles, je découvre une chanson interprétée par une voix familière. Le registre est pourtant différent. Une guitare acoustique et une voix. Un homme qui invite une nana à aller voir Ostende. Je me gare sur le côté. J’écoute attentivement. Ce titre est très réussi. Un peu jalousement je me dis que ça doit être une reprise en français d’une chanson connue. Ce n’est pas possible qu’un autre belge que moi (ahaha) propose un truc de si bonne facture !

Quelques années plus tard j’ai eu la chance de travailler avec Jeronimo (Jérôme Mardaga de son vrai nom, l’auteur/compositeur/interprète d’Irons-nous voir Ostende) sur la réalisation de mon premier album “Le Bruit et la Fureur”. Il a fait un travail incroyable, à la fois musicalement mais aussi psychologiquement. Il m’a donné confiance en moi, m’a encouragé, m’a partagé son expérience et m’a même accompagné sur scène à la guitare. J’ai eu la chance d’aller défendre les chansons de ce disque jusqu’en Chine et Jérôme m’a accompagné sur les routes d’extrême-orient. Chaque soir, dans une ville chinoise différente, Jérôme a pris le micro le temps d’une chanson pour interpréter ce classique (si, on peut le dire) de notre patrimoine belge. Voici ce que ça a donné le soir où nous avons joué à Shanghai :

5. Smells Like Teen Spirit – Nirvana

Plus qu’une chanson, Smells Like Teen Spirit est un véritable hymne de ma génération ! Mon premier contact avec Nirvana s’est fait avec le clip de cette chanson, sur MTV, chez un ami. Ca tournait en boucle sur nos écrans. Et ça ne fera que s’amplifier jusqu’au fameux MTV Unplugged. Je ne sais pas trop de quoi la chanson parle, simplement que le titre est une allusion à un déodorant bon marché (Teen Spirit) porté par la petite amie de Kurt Cobain à l’époque. Commençons par ce riff. Ce putain de riff ! Ce riff magistral, iconique. L’exemple même du riff. Et puis le break batterie. Certainement le plus populaire de l’histoire du rock. Il paraît que ce n’est pas Dave Grohl qui l’a écrit. A vérifier. La mélodie, loin d’être évidente à chanter, et ce souvenir des années 90, les années de mon adolescence ! En entendant cette chanson je me replonge directement dans les soirées des petits villages de province. Mes premières soirées ! Et les pogos qui consistaient à “danser” en se sautant tous dessus et en se bousculant. Il fallait un peu de courage pour se lancer dans la fosse. Mais les filles regardaient, il n’y avait pas trop le choix. C’est une chanson nerveuse qui me rendait un peu agressif, surtout lorsque j’avais bu un petit verre. Pas bien ! Je me suis calmé depuis mais plus jeune je pouvais avoir envie de me battre et de tout casser en écoutant cette chanson. Une sorte de rage se révélait en moi (idem à l’écoute de Killing in the Name de RATM).

Kurt Cobain était mon idole. J’ai certainement commencé la guitare à cause lui. J’avais toute la panoplie grunge : les cheveux longs non coiffés et le look débraillé. Et ce clip mythique avec le technicien de surface qui danse sur la musique, Kurt Cobain qui détruit sa guitare, le public qui devient hystérique.

6. Bad GIRLS – M.I.A.

Le clip de Bad Girls m’a clairement influencé dans ce choix ! Pourtant je n’aime pas particulièrement Romain Gavras (le réalisateur ndlr, certainement à cause du nullissime clip Stress qu’il avait réalisé pour Justice). Mais là c’est très réussi. On peu lui reprocher son côté cliché et ses revendications féministes basiques mais concentrons-nous uniquement sur l’émotion qui se dégage du duo chanson/clip. L’un ne va pas sans l’autre dans ce cas-ci. C’est le mariage parfait, certainement le clip qui m’a le plus touché ces dernières années.

7. Paris (Aeroplane Remix)

Chanson lascive par excellence qui me rappelle instantanément ma rencontre avec Sophie Vinclaire, ma femme. Elle me replonge dans notre époque sensuelle de jeunes amants insouciants. Elle me rappelle nos nuits d’été, nos réveils tardifs et l’odeur de sa peau. Le texte est basique et correspond à une envie que j’ai eue plus jeune ; celle d’aller vivre à Paris. Ca me revient de temps en temps et puis ça passe.

C’est aussi l’époque où je traînais dans les clubs. Je côtoyais tout le milieu des DJ bruxellois. Stephen Fasano (fondateur d’Aéroplane et The Magician) en faisait partie. Un soir de 2008 il mixait dans une soirée sur une péniche à Liège. On devait être 15 personnes à tout casser dans cette péniche. Ce fût pourtant une soirée mémorable. Quel chemin parcouru par Stephen depuis !

8. Avec le temps – Léo Ferré

J’adore les chansons tristes. J’ai beau essayer, je n’arrive pas à faire autrement. Elles sont profondes et laissent une trace pour un moment. Fallait-il pour autant ajouter ce monument à ma liste? S’agit-il vraiment d’une chanson que j’aime ou suis-je influencé par le contexte? Difficile à dire, surtout que ce n’est pas une chanson que j’écoute pour me changer les idées. Le tempo lent et les arpèges qui symbolisent les secondes qui passent, la progression harmonique et cette mélodie développée sur un texte limite contemporain (mon seul bémol mais je fais vraiment le difficile là), sont bouleversants. Une chanson qui vieilli bien en parlant du temps qui passe c’est toujours bon signe. C’est ça qui est génial avec les vieilles chansons : on pourra encore les écouter dans vingt ans ! Le thème du temps qui passe m’obsède. J’en ai d’ailleurs fait une chanson : “Ce matin, j’ai 30 ans”.

9. Quitte à me quitter – Marvin Jouno

Terminons avec deux artistes que j’aime beaucoup. Deux “nouveaux” par rapport aux anciens de ma liste. On verra comment tout cela va vieillir mais il est important de s’intéresser aux nouveautés. Je ne le fais pas assez. Mea culpa ! Mea maxima culpa. Marvin Jouno est aussi sympa que sa chanson est entraînante !

10. Clôture – Cyril Mokaiesh

Le texte est génial. Simple et efficace. Aligné sur un système de valeurs qui me parle. Une chanson doit rester imagée. Même si l’art est par définition idéologique, les revendications politiques n’ont rien à faire dans une chanson. C’est ailleurs que ça doit se faire. Je n’aime pas les chansons engagées mais rien n’empêche de temps à autre d’injecter avec parcimonie un peu de vérité dans une chanson. Ici en l’occurrence sur la société de consommation et les dérives du capitalisme ; “boycottez la télé, ne votez plus, vous êtes en train d’inventer une puissance nouvelle”. Ca donne envie d’essayer !

Evénement inter-blogueurs : vos 10 chansons préférées

 

Ca vous dirait que je parle de votre blog à ma liste email de 2783 inscrits ainsi qu’aux 5820 abonnés de ma page Facebook?

J’organise un événement inter-blogueurs sur le thème “Mes 10 chansons préférées”. C’est un thème facile car nous écoutons tous de la musique et je suis convaincu que vos lecteurs adoreront vous découvrir sous un autre angle : celui de vos goûts musicaux !

Vous pouvez participer à ce carnaval d’articles même si le sujet de votre blog n’est pas proche de la musique. Ce sera une manière pour vos lecteurs de mieux vous connaître, de se connecter autrement à votre personnalité !

Ce thème est intéressant aussi car il permettra à la fois :

  • De découvrir de nouvelles chansons exceptionnelles
  • De mieux connaître les blogueurs à travers leurs goûts musicaux et leur rapport à la musique
  • De recenser les titres ayant recueilli le plus de voix. Je proposerai ensuite un tutoriel pour apprendre à jouer ces chansons du palmarès à la guitare !

Règles à suivre

  1. 1. Qui peut participer ?

    Tout le monde peut participer, il vous suffit d’avoir un blog et de respecter les règles qui suivent.

    2. Quelle est la date limite pour participer ?

    Votre article doit être publié et votre email envoyé avant le vendredi 3 novembre 2017 à 23H59 (heure de Paris).

    3. Comment participer ?
    • Votre article doit faire 500 mots au moins et être écrit en français
    • Il doit porter sur le sujet “Mes 10 chansons préférées” et ne pas être hors sujet.
    • Vous dévoilerez vos dix chansons favorites. C’est un exercice difficile, presque impossible et je vous encourage à le faire dans l’urgence en prenant 15 minutes maximum. Pensez à celles qui ont une signification particulière pour vous, qui vous accompagnent au quotidien, que vous écoutez dans le métro, en travaillant, avant de sortir ou pour vous endormir. Ne réfléchissez pas trop, essayez de rester spontané.
    • Ensuite, et c’est là que ça devient vraiment intéressant, expliquez pour chaque chanson, pourquoi vous l’aimez tant ! Voici quelques pistes pour vous aider :
      • Commencez par décrire la chanson : douce, entraînante, énervante, entêtante, monotone, gaie, mélancolique, triste, etc.
      • Est-elle simple ou recherchée?
      • Vous souvenez-vous de votre ressenti à la première écoute? Qu’est-ce qui vous a attiré? Certains souvenirs vous reviennent-ils à l’esprit?
      • Quel effet cette chanson a-t-elle sur vous? Vous renvoie-t-elle à de beaux souvenirs d’adolescence, s’agit-il d’une chanson qui vous met de meilleure humeur, qui vous apporte de la sérénité, vous donne confiance en vous, vous donne envie de chanter, danser ou délirer? Cette chanson vous donne-t-elle le sourire, la pêche ou vous aide-t-elle à vous sentir moins seul(e) dans les moments difficile?
      • Vous souvenez-vous de la première fois que vous l’avez entendue?
      • Les paroles vous touchent-elles? Comment les interprétez-vous?
      • L’artiste qui chante cette chanson vous fascine-t-il? Que représente-t-il pour vous? Sa voix vous envoute-t-elle?
      • A quel moment écoutez-vous cette chanson? Quand vous êtes joyeux, mélancolique, en colère?
      • Certaines images s’imposent-elles à votre imagination?
      • Existe-t-il un clip? Vous a-t-il influencé?
    • Il ne peut pas être composé, même partiellement, de contenu déjà publié ailleurs (Copyscape sera utilisé pour vérifier cela)
    • Si un lien YouTube existe vers le clip officiel d’une chanson, vous pouvez l’intégrer en-dessous de votre explication,
    • Pour ne pas que je m’arrache les cheveux à corriger les articles, aucun article contenant plus de 3 fautes d’orthographe ne sera accepté. Utilisez bien votre correcteur orthographique (en voilà un génial et bien plus efficace que celui intégré à Word)
    • Il ne peut pas contenir de liens affiliés
    • Les auteurs n’ont pas le droit de promouvoir leur(s) propre(s) chanson(s)
    • Une fois l’article publié envoyez un email à 10chansons@guitaristepro.com
    • Je vérifierai que votre article suit bien toutes les règles énoncées sur cette page. S’il ne respecte pas les règles, votre article ne sera pas pris en compte,
    • Si votre article respecte bien les règles je vous enverrai un email pour vous confirmer la prise en compte de votre article dans cet évènement.
  2. 4. Taille de votre article

    Votre article doit faire au moins 500 mots.

    5. Récapitulatif de l’article

    Fin octobre je publierai l’article récapitulatif qui inclura une liste de tous les articles participant à l’évènement, avec évidemment un lien vers ceux-ci. Je promouvrai cet article auprès des personnes inscrites à la liste email et pages Facebook de mes deux blogs : GuitaristePro.Com et OlivierJuprelle.Com

    Le classement des articles sera fait par ordre d’arrivée.

    6. Paragraphe à faire figurer à la fin de votre article

    Pour que votre article soit accepté vous devez obligatoirement inclure ce paragraphe à la fin de votre article qui permettra à vos lecteurs de voter pour lui :

    Cet article participe à l’évènement inter-blogueurs “Mes 10 chansons préférées” organisé par le blog Guitariste Pro.

    7. Règles importantes à respecter

    Respectez impérativement ces règles pour que votre article soit accepté :

    • Votre article doit faire 500 mots au moins, et être écrit en français,
    • Il doit porter sur le sujet “Mes 10 chansons préférées” et ne pas être hors sujet,
    • Si un lien YouTube existe vers le clip officiel d’une chanson, vous pouvez l’intégrer en-dessous de votre explication,
    • Il ne peut pas être composé, même partiellement, de contenu déjà publié ailleurs (Copyscape sera utilisé pour vérifier cela),
    • Pour ne pas que je m’arrache les cheveux à corriger les articles aucun article contenant plus de 3 fautes d’orthographe ne sera accepté. Utilisez bien votre correcteur orthographique (en voilà un génial et bien plus efficace que celui intégré à Word)
    • Il ne peut pas contenir de liens affiliés.
    • Les auteurs n’ont pas le droit de promouvoir leur(s) propre(s) chanson(s),
    8. Blogs ne pouvant participer à l’opération

    Les blogs interdits aux mineurs ou qui sont dans des thématiques illégales ou moralement douteuses (warez, etc.) ne peuvent pas participer à l’opération.

    9. C’est parti !

    Vous avez jusqu’au vendredi 03 novembre 2017 à 23H59 pour publier votre article et envoyer votre email.

    Si vous avez des questions, posez-les dans les commentaires. Bonne chance et bon amusement, je suis impatient de découvrir vos 10 chansons préférées !

Eric Roche : guitariste virtuose mort d’un cancer à 37 ans

Cela fait vingt ans jour pour jour que j’ai reçu mon diplôme du London Musician Institute. Le 12 septembre 1997, lors d’une cérémonie dans une salle de concert à Londres, après une grosse année passée à travailler ma guitare jour et nuit, j’ai été appelé devant tout le monde à monter sur scène pour recevoir le prix très convoité de “Most Improved Guitar Player of the Year” ! Un des plus beaux jours de ma vie. Le petit provincial belge que j’étais en débarquant à Londres (j’ai grandi à Godinne, un petit village de 1500 habitants) pour apprendre la guitare, repartait avec une magnifique preuve qu’en travaillant, tout était possible.

Pendant cette année à Londres j’ai eu l’occasion d’avoir des cours avec des professeurs qui m’ont marqués au fer rouge. Je ne parle pas des workshops avec Yngwie Malmsteen (on s’est retrouvés côte à côte dans les urinoirs), Jennifer Batten ou Thomas Lang (prof de batterie que j’allais écouter avec beaucoup d’intérêt) mais de mecs moins connus et pourtant impressionnants sur leurs instruments. Parmi tous ces profs il y en a un avec qui je m’entendais bien. Il était vraiment très sympa. Jeune, blond aux cheveux longs, pas très grand, un peu rond et très investi dans son enseignement. La mode des guitares électriques battait son plein à l’époque (les années 90) mais lui excellait dans un domaine : la guitare acoustique. Il s’appelait Eric Roche. J’entends encore le son de sa voix. Il pouvait transcrire une chanson complète en trois écoutes, arranger frère jacques instantanément d’une manière ultra poétique. Mais surtout il avait développé une technique hallucinante à la main droite : la guitare percussive.

Je travaillais mes solos sur les standards de jazz à l’époque et la guitare d’accompagnement ne m’intéressait pas vraiment. Je voulais du lead ! En s’endormant sur du John Abercrombie qu’espérer de plus en même temps? J’étais jeune avec des goûts en pleine mutation, on va dire ça comme ça! Et pas encore la maturité nécessaire pour apprécier le travail d’Eric Roche. Il avait pourtant une technique incroyable. C’était un vrai virtuose de fingerstyle mais surtout de la guitare percussive avec de magnifiques rythmes en 6/8 ou 12/8 (ça dépend comment on compte aurait-il dit) :

Si j’accrochais bien avec sa personnalité (il était venu boire un verre et jouer un peu de guitare à la fête qu’on avait organisée dans notre “kot”), je suis complètement passé à côté de tout ce qu’il arrivait à faire et ce qu’il aurait pu me transmettre. Je le regrette aujourd’hui mais ça m’aide à comprendre certains jeunes qui écoutent ou veulent apprendre des trucs qui me semblent tellement nuls ! Je pense alors à lui et à tout ce que j’ai raté. Et ça m’aide à mieux les comprendre !

Eric Roche est décédé très jeune. A l’âge de 37 ans. Il a laissé sa femme Candy avec ses deux enfants Stefanos et Francesca derrière lui. A l’époque, en 2004, c’était le début d’internet. On s’envoyait encore des lettres manuscrites (j’adorais ça) et j’ai appris le décès d’Eric trop tard, en rendant visite à mes ex compagnons de classe. Je n’ai pas trop compris, ça me paraissait impossible, je n’arrivais pas à me connecter à cette réalité.

ericroche
Eric Roche et ses longs cheveux blonds !

Eric a commencé à écrire un journal lorsqu’il a appris son cancer. Il est disponible sur son site internet. Il faut s’accrocher mais cela rappelle concrètement à quel point rien n’est fixé. Tout change tout le temps et il est impératif de profiter de notre quotidien, des petites et des grandes choses qui nous arrivent. Ca parait naïf comme phrase. Je m’étonne moi-même de la prononcer mais j’ai tendance à prendre mon rythme familial, mon travail, mes petites habitudes pour acquis alors que tout peut changer d’un jour à l’autre. Eric Roche en parle dans un passage de son journal intime : “we are all part of an impermanent system. NOTHING can be taken for granted, no matter how long it seems to be lasting. The safest and clearest place is NOW and that’s where you will find me

Aujourd’hui c’est très rare que je prenne ma guitare électrique en main et j’adore essayer d’arranger une chanson ultra orchestrée pour que ça fonctionne avec une seule guitare. J’adore le fait de ne pas avoir besoin d’électricité, de câble, d’ampli, de distorsion. J’aime l’approche minimaliste de la guitare acoustique, le fait que c’est le jeu qui fait la différence, la créativité de l’arrangement. La contrainte de tout devoir faire sur une seule guitare, avec un seul son ! Tirer un maximum des possibilités percussives sans tomber dans la sophistication, en restant au service de la musique : c’est l’essence même de la guitare acoustique.

Eric Roche l’avait compris bien avant toute la mode folk actuelle. Ecoutons-le dans son arrangement fingerstyle de Smells Like Teen Spirit.

Mais avant, dites-moi si vous avez également croisé dans votre parcours des professeurs qui vous ont marqué, impressionné ou avec qui vous avez gardé le contact?

Défi de la rentrée : un nouveau tutoriel guitare chaque jour pendant 2 semaines

Mon défi un peu fou : du 11 au 22 septembre je diffuserai chaque jour un nouveau tutoriel pour apprendre à jouer à la guitare un classique de la chanson française

C’est vous qui choisirez le titre!

Vous aurez deux contraintes : il faut que ce soit une chanson que tout le monde aime chanter et en français. Chaque matin à 9h je ferai un tirage au sort dans vos propositions de reprises (recueillies sur ma page Facebook Olivier Juprelle).  Le tutoriel vidéo sera mis en ligne le même jour sur la page YouTube Brasero Guitare chaque jour à 17h.

Défi dans le défi ; je proposerai également chaque jour à midi une reprise en direct sur Facebook Live de la chanson demandée.  

Toutes les infos au sujet de ce défi Facebook Live sont ici : https://www.olivierjuprelle.com/defi/

défi

Je partagerai avec vous mes réussites et mes échecs

Je ferai ça sur ce blog, en espérant tout de même arriver à mettre le défi en place, même s’il est ambitieux :

  • En plus de l’organisation du Facebook Live avec l’artiste invité (voir toutes les difficultés que cela représente ici), je devrai enregistrer le tutoriel de la chanson et le diffuser chaque jour à 17h.
  • Je veux absolument proposer un tutoriel complet, avec tablatures. J’aurai quelques heures seulement pour le réaliser.
  • Je veux également rendre les tutoriels faciles à comprendre pour les débutants, ce qui n’est pas évident pour moi car mon niveau de guitare est avancé. Je ferai de mon mieux !

Dernière contrainte, pour déconner : je porterai tous les jours le même t-shirt jaune que sur la photo d’en-tête.

Voilà, voilà, je pense avoir tout dit. Que penses-tu de mon défi? As-tu des déjà des suggestions de chansons que tout le monde aime chanter? Dis-moi ça dans les commentaires Smile

A bientôt!

Olivier Juprelle, auteur/compositeur/interprète en chanson française et guitariste avant toute chose!

Bonjour tout le monde !

Bienvenue sur ce nouveau blog Guitariste Pro !

Je m’appelle Olivier Juprelle, je suis passionné par la guitare et j’ai eu l’idée de créer un blog pour transmettre toute mon expérience dans le milieu professionnel de la guitare depuis de nombreuses années. Je n’ose pas dire combien car ce ne me rajeunit pas !

Je vais bientôt lancer mon premier défi, on se tient au courant !